Approfondir Agir actualités Home

Irréductibles, le film

Partout en France, des femmes et des hommes s’engagent avec courage pour une certaine idée du territoire, de l’avenir et de la vie. Alors que rien ne les destinait à la lutte, ils et elles sont passés de l’indignation à l’action et ont gagné des batailles écologiques qui semblaient perdues d’avance. Blocage de centrale nucléaire, sabotage pour mettre fin à des pollutions en mer, ZAD pour protéger la forêt… Ce film dessine les portraits émouvants d’une résistance citoyenne qui porte ses fruits.

Teaser Irréductibles
1°Diffusion sur France TV le 30 septembre 2022
.
Projections en France, en Italie, en Espagne, en Belgique, en Suisse, au Liban, au Québec ...

Contactez-nous pour organiser une projection : contact@zea.earth

-N°VISA CNC : 2020000157
-Durée : 50 minutes
-Réalisation : Olivier Dubuquoy
-Co production : France Télévisions Squawk
avec la participation de ZEA et du CNC
-Image : Antoine Héberlé
-Montage : Philippine Merolle et Catherine Catella
-Musique Originale : Benjamin Balthazar

keyboard_arrow_right lire la suite

Lutter, c’est se battre pour vivre, et pas seulement survivre. Ce vieil homme qui évoque son engagement dans la Résistance, c’est le philosophe Edgar Morin, et c’est par un rappel de toutes les résistances que s’ouvre le film : l’engagement, ça commence à côté de chez soi.

Il n’est pas trop tard pour agir, ici et maintenant. « Plus nous serons près du danger, de l’abîme, plus, peut-être, nous comprendrons qu’il faut en sortir et en sortir ensemble, car nous avons la même communauté de destin. J’essaie de ne pas être furieux mais d’agir, même si l’espoir est fragile. Mais dans la vie, l’espoir n’est jamais une certitude, l’espoir est une possibilité, même faible. C’est dans ce sens qu’il faut aller. » Edgard Morin

Si le combat des bretons de Plogoff contre l’installation d’une centrale nucléaire a été victorieux, c’est que la mobilisation a été immédiate et a réussi à convaincre au-delà des militants. Obstruction de routes, comparants volontaires, affrontement et blocage des mairies, Nicole en a fait partie. Habitante de la région, et documentariste, elle choisi de contribuer au combat en réalisant un film pour rallier encore plus de soutiens… Et les Plogofittes ont gagné.

C’est bien la leçon à tirer de cette expérience : communiquer, partager pour convaincre les réticents, c’est le B-A-BA de la lutte. Mais aussi et surtout, occuper les lieux, se ré-approprier le territoire…C’est ce qu’ont fait Muriel, ex journaliste devenue « paysanne », et tous ceux qui ont agit contre l’installation d’une scierie et d’un incinérateur polluant en pleine forêt du Morvan. Ils ont crée, parfois contre l’avis de certains riverains, une "Zone A Défendre" pour empêcher le démarrage du projet. Celui-ci a finalement été abandonné.

Émilie, linguiste, n’était pas destinée à mener une fronde de dix ans contre un projet de décharge toxique piloté par le groupe industriel (GDE), soutenu par l’Etat. Les Haras de Normandie ont été le théâtre d’une lutte victorieuse semée de rebondissements juridiques et politiques. La ZAD a tenu bon mais cette bataille n’aurait pu être gagnée sans un trésor de guerre fourni par… le sperme des étalons de Nonant le Pin.

Dans certains cas, la surdité des interlocuteurs, état ou entreprise, amène et explique des actions plus radicales.
La Corse des années 70 a été le théâtre d’un plasticage spectaculaire. Jean-Pierre, l’un des derniers témoins, raconte comment des paysans, des pêcheurs et des commerçants se sont résolus à placer une « bombetta » sur la coque d’un bateau appartenant à une société italienne qui rejetait des boues rouges toxiques au large de Bastia. La multinationale fera l’objet de l’un des premiers procès pour pollution en 1974. Pour Jean-Pierre, le prix à payer aura aussi été celui de la clandestinité.

La clandestinité, l’emprisonnement, les risques à courir, d’autres les connaissent aussi : José Bové A Montredon, chez lui sur le causse du Larzac, il trace le bilan provisoire d’une vie de combats, les méthodes et les stratégies. Il évoque aussi les points de bascule qui traversent toutes les luttes : comment « agir local et penser global », l’usage de la non violence face à la violence d’état , la légitimité contre la légalité… La force de l’imaginaire, pour créer sans cesse de nouvelles formes de contestation.
Et l’importance de l'humour qu'il faut savoir conserver en toute circonstance.

Les combats d’aujourd’hui, c’est peut-être Txetx qui les incarne le mieux. Il consacre toute son énergie à la lutte contre le changement climatique. Résister sur le terrain, mais aussi construire des alternatives, sont ses deux grands combats, à l’origine de plusieurs mouvements qui rassemblent aujourd’hui des centaines de citoyens.
En 2016, il coordonne le blocage d’un sommet pétrolier et gazier à Pau, une spectaculaire action non violente de désobéissance civile dans le prolongement des mobilisations de la COP21. L’expérience se soldera par l’obtention d’un moratoire sur l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures au large des côtes françaises.
Aujourd’hui, l’important pour lui est de transmettre, de former les militants de demain, face à l’enjeu du réchauffement climatique.

« j'ai souhaité réaliser un documentaire sur ces personnes qui passent chaque jour de l’indignation à l’action et s’engagent collectivement pour défier l'injustice, proposer des alternatives, lutter contre les destructions. Elles refusent la résignation et le consentement, elles ont décidé de ne plus céder une once de terrain aux projets destructeurs. Ce sont ces fronts, animés d’optimisme et d’espérance, ces combats victorieux qui sont les piliers de ce documentaire qui nous donne l’envie de s’engager » Olivier Dubuquoy.